Etienne Bimbenet est ancien élève de L’Ecole Normale supérieure, professeur de philosophie contemporaine et de phénoménologie à l’Université de Bordeaux Montaigne.
Il est l'auteur de plusieurs ouvrages, certains consacrés à Merleau Ponty, d'autres à l’animal dont L’animal que je ne suis plus , en 2011 , Le complexe des trois singes : essai sur l’animalité humaine, en 2017 ( prix des" rencontres philosophiques de Monaco").
L'animal est un sujet qui préoccupe depuis la nuit des temps savants, juristes et philosophes.
Un sujet d’actualité , présent dans les médias , comme l’atteste la couverture de deux revues cette semaine « Courrier international » et « Science et vie » qui toutes deux traitent de l'animal (dans une approche bien sûr différente).
Jeudi dernier, le JT de France 2 consacrait l'un de ses sujets au scandale des hôtels animaliers chinois.
Si l'’animal est moins visible à notre époque (du fait de l'urbanisation), il est devenu paradoxalement plus central .
Central par sa présence dans nos foyers (en France, un foyer sur deux a au moins un animal de compagnie).
Central par sa présence sur la scène politique . En 2016 en France , à l’instigation de trois intellectuels dont Elisabeth de Fontenay, une tribune était publiée dans "le Monde" en faveur de la création d’un secrétariat aux animaux.
Central par sa présence sur la scène juridique. Le 29 janvier dernier était adoptée à l’Assemblée nationale une loi contre la maltraitance animale .Car si les français aiment les animaux , ils les abandonnent aussi beaucoup.... C’est cette contradiction qu’il nous faut interroger sur le plan individuel et sur un plan plus général. D'un côté la souffrance animale est reconnue et dénoncée ( avec des conséquences concrètes sur notre consommation de viande, sur les cirques ou les zoos), de l’autre elle demeure et de manière révoltante. C’est le scandale de la mort et de l'élévage industriels.
Les animaux se voient, dans ce contexte de "production animale" (Jocelyne Porcher), dépourvus de tout droit et l’homme est renvoyé à sa barbarie, à sa propre animalité.
S’interroger sur l’animal conduit nécessairement à s’interroger sur son parent, l’Homme . Leur origine commune,reconnue depuis Darwin , n'éclipse pas la question de leur "étrange parenté" ,de leur différence .
Est-elle de degré ou de nature ?
Des débats s’ouvrent comme ceux posés par les anti-spécistes qui en abolissant les frontières remettent en cause les présupposés de l’humanisme, de l’anthropocentrisme.
Des sujets sensibles sur lesquels l'éclairage d'Etienne Bimbenet nous sera précieux .
(A.Lion)
Un collectif d’associations de protection animale réuni par Amandine Sanvisens, cofondatrice de PAZ, appelle, dans une tribune au « Monde », les sénateurs à voter la proposition de loi sans la vider de sa substance, tout en soulignant son manque d’ambition.